Chaussures, godasses, tatanes, savates, pompes
que d'ingratitude pour qualifier
celles qui nous supportent. Cessons de les piétiner, car les chaussures sont bien souvent
le fruit des efforts de talentueux créateurs, et elles en disent long sur la
personnalité de ceux qui les portent.
1. Les chaussures, miroir de la personnalité
Vous n'avez jamais examiné d'un il discret les souliers de votre interlocuteur,
histoire d'en tirer quelques conclusions ?
Les chaussures révèlent la personnalité :
1) il y a les grosses forteresses, lourdes
et fermées, hermétiques à toute attaque, et devant se protéger de la boue, des coups,
avec le risque de tout écraser sur leur passage ;
2) il y a les bottes du motard, qui
protègent du froid et des chocs, mais qui permettent de se déplacer à grande vitesse en
sentant les caresses du vent sur la peau délicate du motard ;
3) il y a les santiags du dandy, de l'enfant
de la bonne société, qui veut en imposer, en jeter plein le regard ;
4) les bottines autoritaires ;
5) les talons qui s'envolent et qui risquent de faire mal à l'atterrissage ;
6) la fameuse charantaise, devenue pour
certains le symbole de l'immobilisme, mais qui est aussi le signe du bien-être de l'homme
d'intérieur, de la femme qui aime à rester chez elle, bien au chaud ;
7) l'école baba cool affectionne quant à
lui la sandale, en cuir naturel ;
8) les cols blancs eux affichent volontiers
des matières nobles et chères, comme le croco.
Qu'elles soient donc humbles, sophistiquées, souillées par la boue, usées jusqu'à la
corne ou pimpantes et lustrées, les chaussures sont significatives de ce qui motive les
êtres : leurs efforts pour se faire remarquer, leurs rêves de grandeur, leurs fantasmes.
Evitent de se brûler les pieds sur le sol chaud du désert, de se geler les orteils au
pôle nord.
Signe de reconnaissance sociale : l'homme chaussé " est tout, le va-nu-pied rien ;
celui qui a trouvé chaussure à sa pointure est heureux ! Cendrillon est reconnue par son
prince charmant parmi une multitude de jeunes filles, grâce à sa pantoufle ! Celui qui
vit une expérience valorisante " prend son pied " !
Quand vous y êtes à l'aise, vous pouvez parcourir de nombreux kilomètres, alors qu'en
souliers serrées ou neufs (non encore utilisés), la mal au pied entrave la marche,
entraînant un mal être. Il vaut donc mieux les essayer avant une grande marche,
entreprendre de petites choses avant de se lancer dans les grands projets, pour s'y
habituer et les apprivoiser. Evite les ampoules, le mal au dos, les foulures
Mieux
vaut avoir des chevilles qui n'enflent pas !
2. Les chaussures dans la Bible
Exode 3, 5 : "
Ote tes sandales de tes pieds, car
l'endroit sur lequel tu te tiens est une terre sainte
" Au moment où
Moise se trouve en présence de Dieu par le buisson ardent, il est en contact direct avec
la sainteté, qui demande à l'homme de faire preuve de respect et de soumission.
Ruth 4,7 : "
Autrefois en Israël, pour valider une
affaire quelconque, relative à un rachat ou à un échange, on ôtait sa sandale et on la
donnait à l'autre, et cela servait d'attestation en Israël ". Ainsi, Booz peut
devenir l'époux de Ruth la moabite, par une transaction dans laquelle il s'était engagé
et il dans laquelle il prouva sa loyauté. La chaussure donnée est la marque de
l'alliance, l'engagement pris, une forme de traçabilité et de transparence.
Amos 2,6 : "
Je ne révoque pas mon arrêt, car ils ont
vendu le juste pour de l'argent, le pauvre pour une paire de chaussures " : Dieu
n'accepte pas que certains fassent si peu cas de la vie, du prix de la vie, de sa valeur :
certains se laissent acheter, pour quelques dollars de plus. Leur conscience est au rabais
!
Matthieu 3,11 : " Moi, je vous baptise dans l'eau, en vue de la
repentance , mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, je ne mérité pas
de porter ses sandales
il vous baptisera d'esprit saint et de feu
Belle
leçon d'humilité de la part de Jean-Baptiste : il était humble, savait ce qui lui
manquait ; et modeste : il ne se prévalait de ce que qu'il avait ou était. Il était
resté à sa vraie place de cantonnier de Christ, celui qui ouvrait le chemin du Messie.
Ephésiens 6,15 : " Mettez pour chaussures à vos pieds le zèle
que donne l'Evangile de paix " : la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ est
une uvre de pacification, pas de guerre sainte à mener. Dieu appelle ses enfants à
partager leur vécu, pas dans une entreprise de prosélytisme ou de conflit, mais dans le
témoignage et l'engagement intelligent.
Luc 22,38 : "
Quand je vous ai envoyés sans bourse ni
sac, ni sandales.. Avez-vous manqué de quelque chose ? Ils répondirent : " Non
" . Dieu pourvoit à nos besoins : fondamentaux (fournit à manger, à boire,
donne l'air qu'il faut pour respirer, la chaleur et la lumière nécessaires à la vie );
le besoin de sécurité, d'estime et d'appartenance ; le besoin de se réaliser. Il
répond aussi à nos attentes : qui suis-je ? son enfant. Suis aimable et capable d'aimer
? Oui, car il m'a aimé en premier, et c'est pour mon bien qu'il agit !
Luc 15,22 : "
Le père dit : Apportez vite la plus belle
robe, et mettez-la lui ; mettez lui une bague au doigt et des sandales à ses pieds
" Magnifiques actes de réintégration et de réconciliation : voir le fils
fautif et coupable à travers la robe de justice de Christ ; passer avec lui une alliance
et le réintégrer dans sa dignité princière de fils ; envisager de nouveaux projets :
les sandales permettent de marcher, de ne pas rester figé sur place dans un passé qui
emprisonne, un présent qui pèse trop, et un futur qui serait hypothéqué !
Il permet de marcher avec confiance, de vivre en ouverture au monde, aux gens. Dans
l'attitude du pèlerin qui continue à marcher avec persévérance et
courage, dans l'obéissance libre et joyeuse. Attitude qui ouvre des mers, renverse des
murs et qui réconcilie des causes perdues.
Dans la démarche de l'humble, qui accepte de marcher pas à pas, au
quotidien, vivant pleinement les trois dimensions du temps :
1) le passé : dont il tire des leçons ; dont il
défait des nuds et dont il intègre les souvenirs, même douloureux ;
2) le présent : où il fait des choix informés et
lucides, en prenant des décisions libres, en s'engageant dans des actions après mûre
réflexion : communiquant dans le partage, et communiant dans la souffrance ;
3) le futur, l'avenir : construisant des projets
réalisables, en conformité avec se s moyens et ses possibilités. Celui qui chausse du
38 n'a pas besoin de s'acheter du 54 !
Je marche, mais comment ? au pas de course ? Au pas de charge ? En trottinant ? En
cheminant paisiblement ? En prenant des chemins de traverse ? En empruntant des raccourcis
? En marchant sur ses traces ? En ne le lâchant plus d'une semelle ? suis-je engagé dans
une promenade, une excursion, une course, un combat ?
A chacun de répondre. Je me rappelle d'une chose : " Je suis avec vous tous les
jours, jusqu'à la fin " (Matthieu 28,20).
Alors, bon voyage avec Lui ! Sa présence m'indique une direction, un sens ! Il fait
naître une espérance à travers mes expériences !
Ami pèlerin, bonne route avec Lui à tes côtés ! Hâte toi, il y a encore tant de
chemin à faire ensemble!
LES
CHAUSSURES
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