Le C.A.P.  -  Centre d'Aide Psychothérapeutique

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Nous avons des territoires à baliser, et 4 distances à gérer :

1. distance intime : espace de confidentialité, se sentir chez soi,
2. distance personnelle : permet communication, l’accueil,
3. distance sociale : fondée sur les conventions, respect,
4. distance publique : oblige à parler à voix haute.

L'anthropologue américain Edward T. HALL, dans La dimension cachée, Collection "Essais" n°89, Le Seuil, Paris, 1978, parle de dimension cachée, celle du territoire de tout être vivant, animal ou humain, de l'espace nécessaire à son équilibre. Chez l'homme, cette dimension est culturelle. Chaque civilisation a sa manière de concevoir les déplacements du corps, l'agencement des maisons, les conditions de la conversation, les frontières de l'intimité. Dans nos cités modernes, c'est plus la perte de notre identité qui nous menace que le surpeuplement.

Les distances chez l'homme: il y en a quatre, comportant chacune deux modalités proche et lointaine.

1. Distance intime. A cette distance particulière, la présence de l'autre s'impose et peut devenir envahissante par son impact sur le système perceptif. La vision (souvent déformée), l'odeur et la chaleur corps de l'autre, le rythme de sa respiration, l'odeur et le souffle de son haleine, constituent ensemble les signes irréfutables d'une relation d'engagement avec un autre corps.

Distance intime. Mode proche. Est celle de l'acte sexuel ou de la lutte, celle à laquelle on réconforte et on protège. La présence ou son imminence domine la conscience des partenaires. Olfaction et perception de la chaleur, vision du détail. Voix jour rôle mineur dans le processus de communication qui s'accomplit par d'autres moyens.

Distance intime. Mode éloigné (15 à 40 centimètres). Ici, têtes, cuisses, bassins ne sont pas facilement mis en contact, mais les mains peuvent se joindre (se tenir à portée de main). La voix est utilisée, mais comme un murmure. Quand on est entassé dans le bus, le métro, cette distance est abolie, on est comme agressé. La tactique consiste à rester aussi immobile que possible ou à s'écarter au premier contact étranger, les muscles de zones de contact restent contractés.

2. Distance personnelle, désigne la distance fixe qui sépare les membres des espèces sans-contact. On peut l'imaginer sous la forme d'une petite sphère protectrice, ou bulle, qu'un organisme créerait autour de lui pour s'isoler des autres. Vision joue son rôle.

Distance personnelle. Mode proche (45 à 75 centimètres). Proximité est fonction des possibilités que la distance offre aux intéressés de se saisir ou s'empoigner par leurs extrémités supérieures. Convention sociale: une épouse peut impunément se tenir dans la zone de proximité de son mari, mais il n'en sera pas de même pour une autre femme.

Distance personnelle. Mode lointain (75 à 125 cm), comprise entre le point qui est juste au-delà de la distance de contact facile et le point où les doigts se touchent à condition que les deux individus étendent simultanément les bras. Il s'agit de la limite de l'emprise physique sur l'autre (poser la main sur). On peut discuter de sujets personnels.

3. Distance sociale marque la limite du pouvoir sur autrui.

Distance sociale. Mode proche (1,20 mètre à 2,10 mètres). Distance des négociations impersonnelles. Regarder de tout son haut une personne assise évoque l'impression de domination de l'homme qui s'adresse à sa secrétaire.

Distance sociale. Mode lointain (de 2,10 mètres à 3,60 mètres). Je peux vous regarder (place des visiteurs). Ne permet plus de distinguer les détails subtils du visage, mais la qualité des cheveux, la condition des vêtements. Vue d'ensemble. Elever la voix ou crier peut aboutir à réduire la distance sociale en distance personnelle. Plusieurs changements sensoriels se produisent.

Le mode lointain de la distance sociale peut servir à isoler ou séparer les individus. Il permet de travailler sans impolitesse en présence d'autrui.

4. Distance publique. Changements sensoriels importants se produisent, quand on passe hors du cercle où l'individu est directement concerné.

Distance publique. Mode proche (3,60 mètres à 7,50 mètres). A 3,60 mètres, un individu valide peut adopter une conduite de fuite ou de défense s'il se sent menacé. Au niveau verbal, on utilise le style formel. La voix est haute mais n'atteint pas son volume maximal.

Distance publique. Mode éloigné (7,50 mètres ou davantage). Les personnages officiels adoptent 9 mètres. Distance à partir de laquelle la subtilité des nuances de significations données par la voix normale échappe au même titre que les détails de l'expression des gestes. Il faut exagérer les gestes et élever la voix, les mots doivent être mieux articulés, le rythme de l'élocution ralenti. Humains ont la taille d'une fourmi, l'idée de contact devient impossible, on reste des étrangers.

Implications pour l'habitat, le travail, la cohabitation, la vie relationnelle. Tenir compte des différentes culturelles entre américains et européens, africains, asiatiques…Besoin d'un minimum d'espace, gestion du stress, besoin d'intimité, mais aussi de contacts…

Le sociologue Erving GOFFMAN, dans La mise en scène de la vie quotidienne, vol.1: La présentation de soi, et vol.2: Les relations en public, Editions de Minuit, Paris 1996, définit différents niveaux de territorialité, en sachant que chacun de nous a son espace personnel :

- la place : chacun " à sa place ", " chaque chose à sa place ",

- l’espace utile : quelque chose qu’on définit en fonction de notre personnalité,

- la place dans une queue :

- l’enveloppe : tout ce qui est corporel. On accepte mal le toucher de n’importe qui. S’apprend, déjà enfant. Voir le moi-peau de Didier ANZIEU,

- territoires de la possession : tous les faits qui concernent quelqu’un qu’on veut contrôler, pas dévoiler,

- domaines conversation : règles à suivre pour parler, avec qui parler, quand, comment.

Il y a deux types d’offenses territoriales :

1. empiétement : dans bibliothèque, seule une place est occupée, la personne qui entre s’assied à côté de la personne assise...
2. renfermement : refuser la communication à quelqu’un.


On peut définir la communication comme le fait de " partager le territoire de quelqu’un ". Dans ce sens, accepter de communiquer c’est abaisser les barrières. Quand il n’y a pas de réponse (à un salut), considéré comme une offense.

Pour entrer dans un territoire, d’abord " frapper à la porte ", utiliser formule de politesse. Preuve qu’on est une personne saine. Les premières altérations des malades mentaux sont les modes de communications relatifs à la politesse.

Une conversation est réussie si celui en face à un comportement ni trop froid ni trop exubérant.

Gérer les polarités relationnelles comme proximité-distance, présence-absence...

Dans la quête d'identité personnelle, il faut s'enraciner quelque part, se situer dans le monde, ne pas flotter comme un bouchon à la dérive sur les eaux. Lieu géographique, mais aussi relationnel, dans la relation du sujet au monde, à autrui et à soi-même, dans l'insertion sociale, morale, spirituelle et affective.

Besoin aussi de protection, de Geborgenheit: besoin d'être accueilli, accepté, de ne pas se sentir de trop dans ce monde, d'y avoir sa place. Le lieu peut être une prison pour celui qui n'ose pas, qui ne veut ou ne peut pas rompre les liens de dépendance pour se lancer dans l'aventure de la vie. C'est toute la dialectique de l'attachement et du détachement que soulève la notion élargie du lieu.

Le docteur Paul TOURNIER, L'homme et son lieu. Psychologie et foi, Collection "L'homme et ses problèmes", Delachaux et Niestlé, Neuchâtel-Paris, 1985, aborde cette question.

Le premier lieu de l'enfant est la famille, et le dialogue qui s'installe.

Apparaissent aussi les lieux de mémoire, qui chantent, qui pleurent; qui rassurent, qui menacent…

Je reçois amis, clients, au coin du feu. Importance du "foyer". Besoin d'un lieu d'intimité.
Le visage est le lieu du sourire, où se lit l'amour.

Aujourd'hui, il y a beaucoup de déracinés dans notre société: les réfugiés, les émigrés, S.D.F., d'autres formes de marginalités, qui demandent plus de solidarité et d'entraide.

Eden, lieu originel de l'homme. Le temple, la synagogue, place du marché, l'église, la rue, le quartier, la bande, peuvent en être d'autres.

Abraham a dû quitter son lieu, Ur en Chaldée (Genèse 12, 1). Il faut se détacher (avoir d'abord été attaché à..) et s'attacher. Dans Luc 18, versets 22 et suivants, le jeune homme riche est invité à quitter ses biens matériels, ses richesses qui l'emprisonnent. Mouvement de renoncer à , (à soi), mais aussi de s'affirmer.

Quand on a été attaché, il faut savoir "lâcher", renoncer à...

PORTELANCE Colette, Relation d'aide et amour de soi. L'approche non directive créative en psychothérapie et en pédagogie, "Collection Psychologie", Les Editions du CRAM, Montréal, 1992 dit que la capacité à délimiter clairement notre territoire et à établir des limites est directement proportionnelle à notre capacité à nous définir et à nous affirmer. Celui qui n'a pas de frontières n'a pas d'identité et ne peut donc manifester sa différence. Envahissement de notre territoire = envahissement de notre personnalité.

Besoin fondamental d'être reconnu. Mon territoire est fait de mon espace géographique (chambre, logement, mobilier, maison), de mon temps, de mon corps, de ma santé, mon lieu de travail, de l'acquis de mes expériences, de mon engagement, de mes fréquentations. Si je perds mon territoire, ou s'il n'est pas respecté, conséquences qui peuvent être graves: perte de l'autonomie, de ma liberté d'action, de l'épanouissement personnel, de la santé psychique ou physique, échec de la communication, accumulation de conflits qui engendrent des frustrations permanentes.

Fixer limites claires et précises, moyen de protection nécessaire pour assurer la satisfaction des besoins fondamentaux: Besoin d'être aimé et reconnu, d'être sécurisé, de s'affirmer, d'être écouté et accepté, de créer...

Trouver sa place. Dépasser les peurs pour ne pas être envahi. Si je suis "envahi" ou "envahisseur", je ne suis pas libre. Trouver sa place implique plus de travailler sur soi-même que sur les autres: identifier ses peurs, les surmonter, délimiter son territoire, établir des limites claires. Il faut savoir qui je suis et où je veux aller, sinon je risque de m'éparpiller. Se fixer des objectifs de vie.

Réfléchir sur ce que j'aurai aimer avoir réalisé à la fin de la vie, puis le transformer en objectif à atteindre,
* sur le plan spirituel
* sur le plan social,
* sur le plan intellectuel
* sur le plan professionnel
* sur le plan corporel
* sur le plan matériel


Il est aussi indispensable d'apprendre à s'affirmer, tant au niveau de son savoir-faire que de son savoir-être.

AFFIRMATION DE SOI

ASSERTIF (PASSIF)

MOI ASSERTIF (EQUILIBRE)

MOI AGRESSIF (OU MANIPULATEUR)

A ses droits bafoués.

Fais respecter ses droits

Bafoue les droits des autres.

On profite de lui.

Respecte les droits des autres.

Profite des autres.

N'atteint pas ses buts.

Atteints ses buts sans blesser les autres.

Atteint ses buts aux dépends des autres.

Se sent frustré, malheureux,

blessé, anxieux.

Se sent bien dans sa peau.

A confiance en lui.

Se sent sur la défensive, dénigrant et humiliant les autres.

Inhibé.

Expressif.

"Explosif" ou "Manipulateur".

Laisse les autres choisir pour lui.

Choisit pour lui.

Choisit (?) pour les autres (qu'ils s'en rendent compte ou pas).


(d'après ALBERTI Robert E. et EMMONS Michael L., Your perfect right: a guide to assertive living, Impact Publishers, 5ème édition 1986)

Stratégie pour une saine affirmation de soi par un moi assertif

Surmonter la difficulté à exprimer ses propres sentiments et ses opinions personnelles à d'autres. Développer un moi assertif, l'affirmation de soi (ni hérisson, ni paillasson): exprimer fermement et sereinement son point de vue, en défendant ses droits et ses devoirs, tout en respectant ceux d'autrui. C'est pouvoir dire "oui" ou "non" sans susciter l'hostilité de son entourage. "Que votre parole soit oui oui, non non... " (Mt.5.37).

Savoir rechercher des compromis réalistes sans compromission, négocier désaccords sur la base d'intérêts mutuels, sans léser le partenaire.

Si nous éduquons notre enfant en lui renvoyant par le miroir de nos yeux l'image qu'il est stupide, ou si nous lui faisons comprendre qu'il n'est pas désiré, pas aimable (sans forcément le lui dire d'ailleurs de manière explicite), nous développons en lui soit la résignation docile (jusqu'à la révolte) soit une rage sourde (qui dévore de l'intérieur), en tout cas des réactions négatives qui perturbent la relation, la communication, et qui entravent sérieusement le développement de ses potentialités futures (voir CORKILLE-BRIGGS Dorothy, Your Child's Self-Esteem, Doubleday & Company, New-York, 1975).

Si nous disions et surtout si montrions au même enfant que nous l'aimons, qu'il compte vraiment pour nous, que nous l'apprécions pour qui il est (pas tellement pour ce qu'il fait), que nous considérons que ses erreurs lui servent de leçons, que nous sommes là pour le soutenir, il révélera plus facilement son potentiel.

Il développera l'estime de soi: ce sentiment de respect face à soi-même, la capacité de reconnaître sa propre valeur, malgré ses limitations (à dépasser). Développer le sentiment que l'on vaut la peine d'être aimé, avoir une image positive de soi, reconnaître son importance (qui n'est pas le narcissisme ou l'orgueil). Apprécier autrui et se savoir apprécié de lui. Approbation et encouragement, qui n'exclut pas d'être repris quand nécessaire, mais toujours dans le but d'apprendre à assumer qui je suis, d'être responsable de ce que je fais. Passe par l'acceptation du nom que l'on porte, par l'intermédiaire d'un réseau relationnel chaleureux et affectueux, fondé sur l'amour et la confiance respectueuse. Je dirais confiance et honnêteté, franchise et goût pour la vérité

Quelle est la place de nos enfants dans nos familles, dans nos églises, dans nos écoles? S'y sentent-ils chez eux, justes tolérés ou acceptés, quand ne sont pas rejetés ou encombrants? Questions qui méritent d'être posées.

De la nécessité d'une saine estime de soi

Voyons l'enseignement biblique en la matière, et le propre exemple de Jésus avec les enfants.

S'estimer à sa juste valeur demande des précisions, car c'est une réalité souvent ignorée ou mal compris chez nous, où on a plutôt l'impression que l'être humain est un vers de terre, qu'il est fait pour vivre en rampant et pour adorer le nez dans la poussière.

Jésus, dans Mt.22.37-39 reprend un ordre de Lévitique 19.19: "...Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée... tu aimeras ton prochain comme toi-même...". C'est la démarche fondamentale de Jésus à travers de nombreux exemples, dont celui avec la Samaritaine (voir transparents), avec les enfants.

Mt.19.13-15, Mc.10.13-16 et Lu.18.15-17 disent: "laissez-venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemble...".

Ainsi Jésus

1. se fait l'avocat des enfants, leur défenseur, leur protecteur,
2. il les accueille, les considérant comme ayant une valeur inestimable à ses yeux et comme digne d'attention,
3. n'a pas établi une hiérarchie ou les enfants seraient moins importants que les adultes,
4. invite les adultes à ne pas empêcher les enfants de venir à lui,
5. prend du temps de qualité pour les enfants, alors que son emploi du temps était surchargé et que le sort de l'humanité dépendait de son action,
6. est indigné de l'attitude de rejet des disciples envers les enfants,
7. prend l'enfant comme un exemple pour les parents: spontanéité, engagement total, affectueux, capable de générosité,
8. aime le contact physique avec eux: les touche, dans un lien sanctifié, les prend dans ses bras (Mc.10,16).
9. les bénit, car ils sont uniques à ses yeux et porteurs d'un avenir.

Le psalmiste chante la valeur de l'enfant qui se sait créature d'un créateur d'amour: "Je te loue d'être une créature si merveilleuse..." (Ps.139.14). Encore une fois, ce n'est pas l'homme en lui-même qui a de quoi se vanter ou se gonfler d'orgueil, mais bien en tant l'être humain en tant que créature consciente d'être porteuse de l'image du créateur, j'ai de quoi être reconnaissant (ni honte ni fierté, mais profonde gratitude), quand je vois ce que je suis et ce que je deviens transformé par la grâce divine, quand je sais tout ce que Dieu a prévu de toute éternité pour mon bonheur.

J'aimerais apporter quelques précisions d'ordre psychologique et théologique pour ne pas être mal compris: le respect, l'estime de soi, le moi assertif, ne sont pas du narcissisme ou de l'égocentrisme, car celui qui s'estime lui-même ne se prend pas pour le centre du monde: il est animé de l'amour d'autrui (oblativité) et obéit à la pensée réflexive (capacité de jeter un regard critique sur soi-même, de relativiser les êtres et les choses, d'analyser et de comparer, de placer dans un contexte qui donne une nouvelle saveur et une nouvelle couleur aux événements vécus, aux gens rencontrés...).

La confiance en soi n'est pas l'orgueil, la fierté de soi, la surestime, le complexe de supériorité: elle consiste en effet à reconnaître ses limites, ses points forts et ses points faibles. Cette situation de créature pousse à l'humilité (savoir ce qui manque encore) et à la modestie (ne pas se prévaloir de ce que j'ai, de ce que je suis). Elle permet d'éviter de se comparer aux autres (l'herbe d'à côté est toujours plus belle, la voiture de mon voisin supérieure à la mienne..), et fixe plutôt l'attention sur ce que je peux devenir avec l'aide de Dieu. Comme le disait Paul dans Ga.6,4: "Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura sujet d se glorifier pour lui seul, et non pas par rapport à autrui...". Il faut pour cela un sérieux changement dans notre manière de voir les choses, une vraie révolution: "ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés (métamorphosés) par le renouvellement de l'intelligence..." (Ro.12.2).

L'attitude qui en découle est la tolérance, car il y a encore tellement de choses qui me manquent, toutes celles que je ne sais pas encore ou que je ne connais qu'imparfaitement. Avec Christ, le processus de maturation est en bonne voie: "...nous marchons en nouveauté de vie... en effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection..." (Ro.6.5-6). La chenille que je suis se transforme en papillon prêt à prendre son envol et à briller de ses belles couleurs, la greffe d ma vie sur la sienne (sumphutoi) réussit et produit ses bons fruits à la bonne saison. Ma vie est autant une quête qu'une conquête, autant une recherche qu'une découverte. Je suis sûr d'être sauvé (en droit) et reste candidat au salut (dans les faits). Ce salut est plus un devenir, un processus dynamique qu'un état passif d'équilibre stable, c'est plus une montée vers le sommet, une escalade qu'une paisible randonnée. Pour l'instant, "nous voyons de manière obscure, au moyen d'un miroir, mais alors je le connaîtrai comme j'ai été connu..." (1Co.13.12).

Pour l'instant l'escalade continue, il m'arrive d'avoir le vertige, mais je me sais encordé à lui, et là haut l'air est frais, mais le ciel est tellement plus beau un peu plus près des étoiles.

STRATEGIE POUR UNE SAINE AFFIRMATION DE SOI

1. Identifiez vos droits et devoirs personnels, vos désirs, vos besoins.
2. Identifiez vos sentiments dans une situation particulière ("Je me sens en colère", "Je me sens gêné(e)...", "Je t'aime"...). En identifiant vos sentiments par rapport à la situation, faites une description imagée qui permet de bien saisir vos sentiments ("Je me sens comme cloué sur ma chaise", "Je vole au-dessus des nuages", "c'est comme si le sol s'écroulait sous mes pieds"...), et parlez du type d'action (s) que vos sentiments vous poussent à entreprendre: "Je sens que je dois lui foncer dedans", "Je dois lui tordre le coup", "Je veux le rencontrer"..).
3. En décrivant vos sentiments, utilisez des "Messages-Je" ("Je me sens rejeté", "Je suis incompris" "Je ne comprends pas"), des affirmations personnelles, pour vous exprimer, au lieu d'émettre des Messages de Jugement ou de Blâme.
4. Mettez le sentiment exprimé en relation directe avec un aspect du comportement de votre interlocuteur "Je me sens mis de côté quand tu pars sans me dire Au revoir"..).
5. Soyez direct, parlez à la personne concernée, de manière simple et précise.
6. Ne faites pas d'affirmation(s) ou de supposition(s) sur ce que vous pensez que l'autre personne pense ou ressent, ni sur ses motifs, ni sur ses réactions. Perlez plus de faits objectifs, de matériel factuel.
7. Evitez les sarcasmes, la disqualification ou les absolus ("Jamais tu...", "Tous les hommes sont comme ça", "c'est toujours pareil avec toi...").
8. Evitez de cataloguer, de coller des étiquettes.
9. Evitez les affirmations commençant par: "Pourquoi?", "Toi, tu...", elles risquent de mettre l'interlocuteur sur la défensive.
10. Favorisez le retour, le feed-back: "Ai-je été clair?", "Comment vois-tu la situation?", "Qu'en penses-tu?". Ce retour permet d'éviter les malentendus, de clarifier, de rectifier, de mobiliser la participation, de mettre l'autre en valeur comme agent actif, comme sujet.
11. Evaluez vos attentes: sont-elles réalistes? raisonnables? Soyez prêts à faire des compromis, à ajuster, à passer au "principe de réalité".
12. Fixez des échéances à court, moyen et plus long terme.

Définition du moi-assertif comme composant d'une véritable communication

C'est refuser que les autres me manipulent, décident à ma place. C'est apprendre à m'exprimer, à faire part de mon opinion, de mes sentiments (positifs et négatifs) de manière ouverte et honnête. C'est la capacité de parler de son vécu, de mes droits et devoirs sans violer ceux d'autrui. Communication directe, ouverte et honnête, expressive ou le locuteur s'engage et s'implique mais en restant maître de lui-même: confiance en soi, respect et fiabilité. Je me sens mieux car je me connais (avec mes limites), je me fais connaître et je suis capable de prendre des décisions adaptées.

J'ai appris à exprimer mes pensées, mes sentiments de manière à faire part de mes besoins, de mes attentes, de ma demande, en mettant sur pied une communication véritable et durable. Cela évite l'agressivité destructrice, l'affirmation de mon point de vue au détriment d'autrui (disqualification, humiliation, manipulation) ce qui entraîne le désir de vengeance de l'autre, la rupture de la relation entre nous, et jette sur moi le discrédit. 
    

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